Passionnée de Sciences Humaines et Sociales, Stéphanie Brulé-Josso est docteure en ethnologie.
Lorsqu’elle parle de son métier, elle évoque spontanément la recherche-action et la nécessaire création de lien entre la recherche universitaire et les entreprises, collectivités et structures culturelles.
Stéphanie est partie d’un triple constat :
- le taux chômage est élevé parmi les diplômés en Sciences Humaines et Sociales et de nombreux titulaires de doctorats peinent à trouver des postes d’enseignants-chercheurs dans les universités,
- les chercheurs sont souvent décrits comme des êtres à part, isolés dans leur tour d’ivoire, éloignés des entreprises et de leurs problématiques d’innovation et de R&D.
- les entreprises, et tout particulièrement les PME, n’utilisent pas assez les données et analyses publiées par les laboratoires universitaires de recherche.
Comment faire avancer les choses en aidant les chercheurs à s’intégrer dans la société civile ? Comment faire se rencontrer deux mondes qui cohabitent mais collaborent peu ?
Une solution simple et concrète a été imaginée par Stéphanie : DiverscitéS, une structure créée en 2011 et dédiée aux sciences sociales. Son but : créer du lien au travers de contrats de mission en entreprises pour les chercheurs mais également permettre aux entreprises, associations et collectivités de bénéficier de l’expertise des chercheurs.
Une PME innovante doit sans cesse s’adapter aux nouveaux modes de consommation car c’est là que réside la clef de son succès. Connaitre son client, son mode vie, ses aspirations et motivations d’achat sont nécessaires à la compréhension du comportement du consommateur.
N’est-il pas plus pertinent pour un chantier naval par exemple d’utiliser des données anthropologiques fiables en matière de besoins des acheteurs potentiels ? Créer un bateau à son image, c’est se faire plaisir. Mais trouvera-t-il son public s’il n’est pas adapté au style de vie des plaisanciers.
Au sein des Coopératives d’Activités et d’Emploi du Finistère elle est également à l’origine en 2012 du Laboscop, Laboratoire coopératif de recherche – action – formation. Dans une démarche globale de développement durable et d’innovation, Stéphanie favorise ainsi la rencontre entre personnes aux compétences différentes dans une optique d’innovation. Elle accompagne les entrepreneurs des CAE et membres du Laboscop dans leur montée en compétence et la structuration d’une offre de service innovante.
Stéphanie propose également aux établissements d’enseignement secondaire des ateliers d’ethnographie qui organisent la collecte méthodique des données sur le terrain. L’objectif est de permettre aux collégiens d’apprendre à regarder le monde qui les entoure, de s’initier à diverses techniques telles que la prise de notes, la conduite d’entretien, l’enregistrement, la photographie, la rédaction et la réalisation d’un carnet de bord. Observer pour comprendre et savoir analyser, n’est-ce pas tout simplement apprendre à se forger une opinion au-delà des simples jugements parfois hâtifs.
Démocratiser des disciplines qui au premier abord peuvent apparaître comme ardues pour un non initié et les transformer en applications concrètes, accompagner l’innovation sociale au sein des CAE, sensibiliser les collégiens et lycéens aux techniques scientifiques de recherche, de vastes chantiers auxquels elle s’attelle avec la force et la conviction de ceux qui croient en leurs projets.