Dans son atelier de couture du Pôle des Entrepreneurs à Quimper, Christine vous reçoit dans un univers coloré propice à la création et à la recherche historique. Ici se côtoient tissus et rubans, jupons et robes structurées ainsi que vestes à manches bouillonnées, voilettes et chapeaux de velours.
Dans une ambiance chaleureuse, cette jeune femme à la voix douce et posée vous explique calmement son amour de la couture, sa passion des beaux habits et des costumes. Après un cursus classique en couture artisanale dès son adolescence, elle commence par travailler durant une saison pour le Club Méditerranée et découvre à cette occasion l’animation, le milieu du spectacle vivant et ses coulisses et le lien avec les comédiens.
Christine confectionne ensuite, comme petite main, des modèles dans l’univers feutré des ateliers où les grands de la couture font réaliser leurs prototypes. C’est ainsi qu’elle travaille, entre autres, pour la très prestigieuse maison Dior et sa marque pour enfants « Baby Dior ».
Suite à cette expérience professionnelle enrichissante, elle décide de revenir dans son Finistère natal, après s’être formée aux techniques du costume de théâtre et au métier d’habilleuse. Elle se perfectionne aussi à la broderie et au perlage à travers les cours dispensés dans l’atelier de Pascal Jaouen.
Alors qu’elle cherche à implanter la création de sa marque « Bobine en Scène » à Quimper, elle est approchée par un bagad pour réaliser des travaux de couture sur les costumes traditionnels bretons. Se pose alors la question du statut permettant à la fois d’être autonome et épaulée dans son développement d’activité. Le choix coopératif lui apparait comme une évidence et elle décide de rejoindre la coopérative Chrysalide.
Pour Christine, être costumière, c’est une façon particulière et personnelle de raconter une histoire et celle des acteurs à travers la façon de se vêtir. Créer des costumes pour le théâtre vivant lui permet d’exprimer sa créativité tout en respectant les traditions des costumes des différentes époques ou d’inventer des versions contemporaines de façon à s’adapter aux contraintes des mises en scènes, du lieu... Pour elle, le vêtement est le reflet du personnage et véhicule aussi son statut social. Dans ce domaine, rien n’est anodin et l’habit, au sens noble du terme, correspond à la manière de se voir et d’être vu.
En parallèle de ses travaux pour des théâtres, des réalisateurs de cinéma et de télévision, Christine crée ponctuellement des collections de prêt-à-porter au gré de son inspiration et non pas de la mouvance ou de la mode actuelle. Pour elle, l’intérêt est de se démarquer de ce que le consommateur pourra trouver dans les chaines de boutiques, en privilégiant les belles matières et la confection artisanale.
Ses couturiers préférés sont Christian Lacroix pour ses couleurs flamboyantes et Madame Grès (1903-1993) dont la fluidité des modèles et les célèbres drapés demeurent inégalés. En matière de couleurs, Christine avoue volontiers aimer les couleurs chatoyantes, le rouge, le bordeaux, les couleurs chaudes en général.
Si comme disait volontiers Nicolas Boileau « un beau désordre est un effet de l’art », nul doute que l’univers de l’atelier de Christine vous séduira… ainsi que ses réalisations, par leur professionnalisme et l’imaginaire délicat qui les ont créées.
http://bobine-en-scene.com/
http://www.cae29.coop/hascoet-christine.html
